Une photo prise en 1924 dans la ville russe de Saint-Pétersbourg (rebaptisée Leningrad à l'époque). Les deux champions soviétiques de l'époque (Peter Romanovsky et Ilya Rabinovich) ont été invités à jouer sur un jeu d'échecs grandeur nature disposé sur la place du Palais . Les membres de l'armée rouge servaient de pièces noires et les soldats de la marine soviétique faisaient office de pièces blanches.
Échecs et Totalitarisme
Quand littérature et échecs dénoncent les totalitarismes...
jeudi 1 août 2019
mercredi 13 mars 2019
Mishenka par Danniel Tammet
En Union soviétique, les échecs sont un sport national et le champion du monde, Maxim Koroguine, est le héros du régime. Avec lui, le jeu d’échecs est devenu une science de la logique. Surgit alors un jeune prodige de 23 ans, Mikhail Gelb, surnommé Mishenka, romantique et imprévisible. Pour Mishenka, les échecs sont un langage, une forme de poésie. On dit de lui qu’« il pense avec ses mains ».
En compétition pour le titre mondial, le champion et son challenger s’affrontent, durant deux mois. Leur match est suivi par des millions de passionnés. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman met en scène deux hommes, deux visions de la vie, la lutte entre la pensée et les émotions, l’art et la science, à un moment clé de l’histoire de l’URSS.
"Un véritable petit bijoux qui nous emmène dans les bars enfumés d'une URSS battue par les vents et la neige, aux côtés des prodiges du milieu échiquéen..." Laura.L
vendredi 8 mars 2019
1984, le fruit d’une réflexion littéraire et politiques
Le
problème des rapports entre littérature et politique est
omniprésent dans l’œuvre d’Orwell ; il l’a affronté
dans toutes les dimensions de son activité de journaliste,
d’essayiste et d’écrivain notamment
avec son roman d’anticipation 1984, désormais
une référence du genre.
1984 plonge sont lecteur dans une société totalitaire où tout
acte de pensée individuelle est interdit. Ses citoyens sont en
permanence surveillés et Big Brother, le leader du parti, est une
figure vénérée et crainte. Winston vit dans cette société et
est en charge de modifier tout témoignages historiques qui
contesteraient les dires ou les valeurs du parti. Cependant notre
héros est un opposant au régime et fait acte de réflexion contre
le parti. Le roman suit l’action et l’évolution de la pensée
révolutionnaire du Winston. Le roman s’achève hélas sur une
victoire du parti sur l’esprit de Winston, qui, au terme de long
mois de torture et d’emprisonnement, se met à adorer Big Brother.
-
a) L’idée de Orwell à propos de la littérature engagée
Tout
au long de sa vie , l’auteur, Orwell, également connu sous le nom
de Eric Arthur Blair, en plus d’être un journaliste, reporter,
essayiste et romancier, a été un écrivain engagé. En effet, il
ne faut pas l’oublier, Orwell a écrit l’essentiel de son œuvre
entre 1936 et 1949, c'est-à-dire dans la période la plus noire et
la plus dramatique du xxe siècle
européen,
la montée des totalitarismes et l’apogée du conflit libéralisme,
totalitarisme qu’est la seconde guerre mondiale.
Dans une pareille époque, aucun écrivain digne de ce nom, et
notamment aucun romancier, estime Orwell, ne peut faire comme si rien
ne se passait autour de lui. Il écrit ainsi en 1948, dans « Les
écrivains et le Léviathan » :
8 Orwell, « Les écrivains et le Léviathan » (1948), EAL-4, p. 490.
L’invasion
de la littérature par la politique était de toute évidence
inéluctable. Elle se serait produite même si le problème du
totalitarisme ne s’était pas posé. Nous sommes taraudés par
[...]
une conscience de l’immensité de l’injustice et de la misère du
monde, et une culpabilité liée au sentiment qu’il faudrait faire
quelque chose pour y remédier [...].
8.
Orwell
est parfaitement conscient que ce sont ses émotions et ses
sentiments politiques qui
ont
constitué à la fois le motif et le matériau de ses livres les plus
réussis :
12 Ibid.,
p. 25-27.
Ce qui me pousse au travail, c’est toujours le sentiment d’une injustice, et l’idée qu’il faut prendre parti. Quand je décide d’écrire un livre, je ne me dis pas : « Je vais produire une œuvre d’art. » J’écris ce livre parce qu’il y a un mensonge que je veux dénoncer, un fait sur lequel je veux attirer l’attention, et mon souci premier est de me faire entendre. […] C’est toujours là où je n’avais pas de visée politique que j’ai écrit des livres sans vie 12.
Selon
Orwell, littérature et Totalitarisme
sont fondamentalement inconciliables. Ce
qui importe dans le totalitarisme, en effet, ce ne sont pas seulement
la police, les camps, etc., mais toute une série de mécanismes
intellectuels qui conduisent à ce que les croyances et les
sentiments d’un individu lui soient dictés par le
régime.
Or cette perte d’autonomie rend impossible la littérature. Les
mécanismes psychologiques, intellectuels et spirituels du
totalitarisme sont incompatibles avec l’existence de la
littérature.
15 Orwell,
« Dans le ventre de la baleine » (1940), EAL-1, p. 655.
La
littérature du libéralisme agonise ; la littérature du
totalitarisme n’a pas encore fait son apparition, et l’on imagine
mal à quoi elle pourrait ressembler. L’écrivain, lui, est assis
sur un iceberg en train de fondre. […] Le monde qui nous attend
n’est pas un monde pour les écrivains. Cela ne signifie pas qu’il
ne peut pas contribuer à la venue de la nouvelle société ;
cela signifie seulement qu’il ne peut pas y contribuer en
tant qu’écrivain.
Car […]
c’est un libéral, et nous sommes en train d’assister à la
destruction du libéralisme 15.
-
b) l’engagement d’Orwell en politiques
En
tant qu’officier de la police impériale britannique en Birmanie de
1922 à 1927, Orwell s’éveille à la politique au cours des cinq
années passées dans cette fonction, qui le métamorphosent en
adversaire féroce de l’impérialisme et de toute forme de
domination.
Comme
premier témoignage de cet engagement politique, Orwell ira mener une
vie
de bohème parmi les pauvres et les clochards de Londres et de Paris
(Parler
de dans la dèche à Paris et à Londres)
C’est
plus tard, qu’il adhère au socialisme et qu’il s’engage, à la
fin de 1936, dans ce qu’il a caractérisé comme la plus importante
expérience de sa vie participation à la guerre civile espagnole en
tant que combattant dans les milices du Parti ouvrier d’unification
marxiste (POUM). Cette expérience dont il a rendu compte dans
son Hommage
à la Catalogne lui
a inspiré ses deux principaux romans, La
ferme des animaux et
1984. Profondément marqué par la terreur stalinienne en Espagne,
Orwell demeurera un antistalinien farouche jusqu’à la fin de ses
jours.
-
c) 1984, le fruit d’une réflexion littéraire et politiques
En
1948, lors de la parution du roman de science-fiction de Georges
Orwell, l'Europe est plongée dans la guerre froide. En URSS, Staline
est
aux commandes de la nation.
Le
titre de son roman, est choisi expressément en relation avec l'année
1948. En effet, les deux derniers chiffres ont été inversés pour
montrer l'ascension possible du totalitarisme selon Georges Orwell.
Il envisage le pire : un monde entièrement contrôlé, où nulle
pensée n'est tolérée ; un monde d'hommes sans âme un monde sans
écrivains.
On
peut faire une analogie entre l’Océania de 1984 et le régime
Stalinien.
L’ensemble
des maux qui frappent la société est attribué à un opposant, le
« Traître Emmanuel Goldstein ».
Emmanuel
Goldstein, personnage fictif du roman 1984, est un révolutionnaire
qui mène des actions de propagandes contre Big Brother.
Le
parti se sert de son image pour orienter la colère de la population
il fait
l'objet chaque jour des « deux minutes de la haine » où
les membres du Parti extérieur doivent l'insulter dans un rituel
d'hystérie collective. Il
fait office de Martyr, tous les maux lui sont reprochés.
Goldstein
est l’auteur du
livre interdit par le parti que O'Brien fait parvenir à Winston Smith, Théorie
et pratique du collectivisme oligarchique
,
dans lequel Goldstein explique comment le Parti mène une guerre
perpétuelle pour maintenir l'ensemble de la population affamée et
ignorante, et donc incapable de se révolter.
Pour
créer l'icône Goldstein, Orwell s'est manifestement inspiré
de Léon Trotski,
ennemi politique de Staline
l'ouvrage
de Goldstein serait
la
Révolution trahie (1936),qui
est un essai rédigé par Léon Trotski,
alors en exil en Norvège et
avant son départ aux États-Unis. Il s'agit d'une analyse fouillée
de l'économie et de la société soviétique visant à déterminer
la nature de L’URSS
stalinienne
.
On
note que le nom « Goldstein » est typiquement juif. Or,
il apparaît également que le régime d'Océania persécute les
Juifs. Cependant, on ignore si Goldstein est tombé en disgrâce
parce que le régime est devenu antisémite, ou si sa disgrâce a
entraîné celle des Juifs .
S.Zweig, le joueur d'échecs, l'intégrale
Sur le grand paquebot qui, à minuit devait quitter New York en direction de Buenos Aires....
jeudi 7 mars 2019
La partie n'est jamais nulle
La partie n’est
jamais nulle
Isaac est un adolescent de dix sept ans qui vit dans un ghetto Juif, à
Vilnius, pendant l'occupation Nazie. Dirigé par Schoger, un homme dur et étrange, le camps est une prison dont les détenus agonisent lentement. Schoger propose à Isaac de disputer une partie d'échecs. Une partie primordiale et
cruelle. Si Isaac gagne, les enfants du ghetto seront sauvés mais lui
mourra. Si il perd, il aura la vie sauve et tous les autres seront tués.
Sa vie contre celle des autres enfants. Que choisir ? ! C’est
impossible, cruel et douloureux. La seule chance du jeune Isaac est de faire partie nulle, mais est ce seulement possible?
La partie semble interminable, elle s’étale sur plusieurs soirées, chaque joueur y mettant toutes ses forces et toute son âme. Isaac veut à tout prix obtenir une partie nulle. En se demandant de plus en plus si cela servira vraiment à quelque chose. Car ce que Schoger aime par dessus tout, c’est la privation de liberté et de dignité qu’il peut asséner aux autres, se placer en supérieur et les mépriser. Leur prendre la vie est moins amusant, que les faire longuement souffrir.
La partie semble interminable, elle s’étale sur plusieurs soirées, chaque joueur y mettant toutes ses forces et toute son âme. Isaac veut à tout prix obtenir une partie nulle. En se demandant de plus en plus si cela servira vraiment à quelque chose. Car ce que Schoger aime par dessus tout, c’est la privation de liberté et de dignité qu’il peut asséner aux autres, se placer en supérieur et les mépriser. Leur prendre la vie est moins amusant, que les faire longuement souffrir.
"Les pièces du jeu d'échec ne sont que des bouts de boit inertes, mais, à certains égard elle ressemblent aux hommes. Il n'existe qu'un seul roi, le second doit capituler. Nous autres Aryen, sommes des rois victorieux..."
Un roman écrit par ICCHOKAS Meras, publié en
1943.
dimanche 3 mars 2019
Hergé ne savait manifestement pas jouer aux échecs
Cherchez l'erreur....
Tout joueur d'échec l'aura remarqué, il y a une erreur dans cette image : l'échiquier est mal positionné!
Dans les règles conventionnelles du jeu d'échec, la case blanche à l'extrémité de l'échiquier se place obligatoirement à droite du joueur, c'est donc une partie assez peu conventionnelle qui oppose Le général Alcazar à Tintin dans le sixième volume des aventures de ce dernier : L'oreille cassée.
De plus, cette partie d'échec particulière, oppose Tintin à la figure même du dictateur : Alcazar.
"L'ambiguïté d'Alcazar est celle, tout simplement, de l'homme politique. Il est l'ami ou l'ennemi de Tintin suivant que Tintin sert sa cause ou est un obstacle à celle-ci. La raison d'État, ou, plus vulgairement, l'ambition personnelle, voilà ce qui dicte le comportement du Général... "
(Numa Sadoul, Tintin et Moi entretiens avec Hergé, Ed. Casterman, p.205).
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Une photo prise en 1924 dans la ville russe de Saint-Pétersbourg (rebaptisée Leningrad à l'époque). Les deux champions soviétiques de l&...